L’état des cultures au Québec 2020

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Ce rapport résume les conditions climatiques de la saison 2020 et leurs impacts sur les principales cultures assurées. Un communiqué ainsi que des cartes explicatives sont disponibles sur le site Web de La Financière agricole du Québec.

Conditions climatiques particulières

• Gel : Quelques gelées nocturnes sont survenues en mai dans la majorité des régions. La dernière a eu lieu durant la nuit du 14 juin en Abitibi-Témiscamingue et a occasionné des dommages aux champs. Les premiers gels de l’automne ont été enregistrés au début septembre pour l’Abitibi-Témiscamingue et du 17 au 22 septembre pour les autres régions.
• Températures : Les températures ont été dans les moyennes ou au-dessous de celles-ci durant le mois d’avril jusqu’à la mi-mai, ce qui a retardé le réchauffement du sol. Trois canicules ont été enregistrées de mai à juin en plus de températures généralement au-dessus de la normale ayant nui à la pollinisation de certaines cultures. Les températures sont revenues dans la normale à partir d’octobre dans la plupart des régions, à l’exception d’un long redoux au début de novembre ayant fait fondre les accumulations de neige d’octobre. Par la suite, un refroidissement a permis les travaux sur un sol gelé.
• Neige : Le couvert de neige est disparu en mars dans les régions les plus chaudes et en mai dans les régions plus froides. Les dernières précipitations de neige ont eu lieu le 15 mai dans plusieurs régions et le 31 mai pour l’Abitibi-Témiscamingue. La première précipitation de neige automnale était le 3 octobre en Abitibi-Témiscamingue et le 26 octobre pour la plupart des autres régions. Cette précipitation causant une accumulation de 10 à 15 cm a empêché les travaux aux champs temporairement. Les travaux ont repris sur un sol gelé après le réchauffement du début de novembre. Le retour de la neige, en novembre, a nui aux travaux de la fin de saison dans certaines régions.
• Pluie : La quantité de pluie a été faible en début de saison pour la majorité des régions, ce qui a facilité les travaux aux champs dès avril et au début mai. Ces conditions de très faibles précipitations ont donné lieu à une sécheresse qui s’est poursuivie jusqu’en juillet pour l’ensemble des régions, gardant les sols secs et même en déficit hydrique par endroits. Ce manque d’eau a nui à la croissance des plantes vivaces. L’impact sur la levée des semis s’est traduit par une germination inégale menant à des resemis par endroits. Les systèmes d’irrigation ont été fortement utilisés lorsqu’ils étaient disponibles. Des événements de précipitations localisées, souvent sous la forme d’orages durant le mois de juillet ont contribué à la réduction du déficit hydrique bien que les sols soient généralement restés secs.
  
  Les précipitations abondantes de la fin d’août ont ramené le sol à une humidité normale sauf en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. Ces précipitations ont toutefois favorisé la croissance des mauvaises herbes tardives et la prolifération fongique. Les précipitations régulières et l’humidité du sol du début du mois d’octobre ont ralenti les récoltes dans plusieurs régions. La réduction des précipitations en novembre a créé des conditions propices aux travaux aux champs, tels que la récolte.
• Vents : Le début de la saison a été marqué par de forts vents affectant les légumes en terre noire au début de mai en Montérégie – Secteur de Châteauguay, nécessitant des resemis par endroits. Les épisodes de vents forts durant les mois de juin et juillet ont contribué à l’assèchement des sols. Des vents forts reliés au passage de l’ouragan Isaias ont été recensés dans Lanaudière, les Laurentides, la Montérégie – Secteur de Saint-Jean-sur-Richelieu et en Outaouais. Ils ont causé de la verse dans certains champs de céréales et de maïs. Des vents forts ont été enregistrés, notamment en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et au Bas-Saint-Laurent, en août et en septembre.
• Événements climatiques particuliers : Une tornade a été aperçue au Saguenay–Lac-Saint-Jean le 25 juin ainsi qu’une autre en Montérégie le 28 juin. Plusieurs épisodes de grêle ont été recensés dans la plupart des régions cet été. Ils ont causé, entre autres, des dommages dans des champs de fraises à jours neutres en Mauricie le 17 août, ainsi que des dommages importants aux légumes racines et au soya dans Lanaudière et au Centre-du-Québec le 10 octobre.
  
  

Cumul des précipitations (mm) à partir du 1^er avril jusqu'au 24 novembre 2020

• Les 5 stations météo des régions suivantes sont celles ayant cumulé le plus de précipitations (mm) depuis le 1^er avril, comparativement à la moyenne des années 1981 à 2010 :
  • Nord-du-Québec
       :   Jérémie (252,0 mm)
  • Saguenay–Lac-Saint-Jean
       :   Mistassibi 2 (167,4 mm)
  • Laurentides
       :   Lac de la Roche (206,8 mm)
  • Outaouais
       :   Réservoir Baskatong (171,6 mm), Rivière de la Corneille (129,8)
• Les 5 stations météo des régions suivantes sont celles ayant cumulé le moins de précipitations (mm) depuis le 1^er avril, comparativement à la moyenne des années 1981 à 2010 :
  • Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
       :  Cap-Madeleine (-161,5 mm)
  • Estrie
       :  Lac Megantic (-208,0 mm)
  • Chaudière-Appalaches
       :  Beauceville (-166,7 mm), Courcelles (-148,7 mm)
  • Centre-du-Québec
       :  Victoriaville (-132,1 mm)

Cumul des degrés-jours de la saison 2020 à partir du 1^er avril (base 5 degrés Celcius)

• Les 5 stations météo des régions suivantes sont celles ayant cumulé le plus grand écart de degrés-jours sur la base 5, comparativement à la moyenne des années de 1981 à 2010 :
  • Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
       :   Cap-Chat-Est (391,2), Percé (344,0), Cap-Madeleine (355,6)
  • Bas-Saint-Laurent
       :   Rivière-du-Loup (383,6)
  • Montérégie
       :   Garagona (366,2)
• Les 3 stations météo des régions suivantes sont celles ayant cumulé le plus grand déficit de degrés-jours sur la base 5, comparativement à la moyenne des années de 1981 à 2010 :
  • Outaouais
       :   Rivière de la Corneille (-71,8)
  • Laurentides
       :   Papineau-Labelle (-71,9)
  • Abitibi-Témiscamingue
       :   Capitchouane (-5,5)

Cumul des unités thermiques maïs (UTM) de la saison 2020 à partir du 15 mai

• Les 5 stations météo des régions suivantes sont celles ayant cumulé le plus d’unités thermiques maïs (UTM) depuis le 15 mai, comparativement à la moyenne des années 1981 à 2010 :
  • Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
       :   Cap-Chat-Est (603), Cap-Madeleine (575), Saint-Godefroi (563), New Richmond (392)
  • Bas-Saint-Laurent
       :   Rivière-du-Loup (482)
• Les 5 stations météo des régions suivantes sont celles ayant cumulé le moins d’unités thermiques maïs (UTM) depuis le 15 mai, comparativement à la moyenne des années 1981 à 2010 :
  • Laurentides – Laval
       :   Papineau Labelle (-341), Laval (-403)
  • Lanaudière
       :   Lanoraie (-428)
  • Montérégie
       :   Saint-Rémi (-348)
  • Mauricie
       :   Trois-Rivières A (-296)

Céréales d'automne

• Mortalité hivernale importante par endroits. Gelées du début juin ayant causé des dommages dans plusieurs régions et nécessitant des resemis dans certains cas
• Croissance lente au début de la saison compte tenu du temps froid et se poursuivant en raison du manque d’eau. Paille plus courte que la normale constatée en raison du manque d’eau. Début du remplissage des grains observé à la fin juin
• Récolte débutée dans la normale ou plus rapidement que celle-ci avec un rendement majoritairement en dessous de la normale

Céréales de printemps

• Semis terminés à la fin mai, en avance par rapport à la normale pour la plupart des régions et terminés pour l’ensemble de la province au 23 juin
• Présence de vers-gris (ravageurs) dans certains champs de céréales des régions de la Capitale Nationale et du Bas-Saint-Laurent depuis la fin de juin
• Tallage moins important et paille plus courte dus aux conditions climatiques chaudes et sèches. Épiaison débutée au mois de juillet
• Récolte débutée en avance par rapport à la normale à la fin de juillet pour la Mauricie et l’Outaouais, suivis par les autres régions et finalement par la Côte-Nord en septembre. Récolte se terminant à la fin novembre pour la région de l’Abitibi-Témiscamingue
• Rendement et qualité en dessous de la normale pour toutes les régions

Soya

• Semis débutés dans de bonnes conditions et en avance comparativement à la normale dans plusieurs régions. Débutés avec un retard allant de plusieurs jours à une semaine dans les régions de la Capitale-Nationale, de Chaudière-Appalaches et des Laurentides–Laval
• Germination lente causée par le froid en début de saison et plus tard à cause du manque d’humidité du sol. Resemis ayant été nécessaires dans certains champs à la suite du gel survenu en juin. Semis terminés dans toutes les régions avant le 23 juin
• Levée non uniforme observée en raison du manque d’eau, suivie d’une croissance ralentie par la chaleur. Observation de plants plus courts que la normale ainsi que d’autres signes de stress hydrique
• Champs profitant de la chaleur et des précipitations dispersées durant les mois de juillet et d’août
• Récolte débutée à la fin de septembre, dans la période habituelle ou en avance par rapport à celle-ci, pour la majorité des régions et se terminant pour l’ensemble des régions en novembre. Rendement et qualité observés dans la normale pour la majorité des régions

Maïs-grain

• Semis débutés en avance comparativement à la normale dans plusieurs régions et dans de bonnes conditions, mais avec un retard allant de plusieurs jours à une semaine dans les régions de la Capitale-Nationale, de Chaudière-Appalaches et des Laurentides–Laval
• Semis terminés au 26 mai avec plusieurs jours d’avance par rapport à la normale dans les régions de la Montérégie, de l’Estrie, du Centre-du-Québec et de la Mauricie. Terminés dans les normales pour les autres régions
• Resemis ayant été nécessaires dans certains champs à la suite du gel survenu en juin. Manque d’eau du début de l’été causant du stress hydrique en ralentissant la croissance tout en occasionnant une hauteur hétérogène des plants. Observation par la suite de plusieurs épis par plant à cause du stress hydrique du début de la saison
• Champs profitant de la chaleur et des précipitations dispersées en juillet et en août
• Battage débutant en avance en Montérégie à la fin de septembre et s’achevant en novembre pour l’ensemble de la province avec un rendement dans la normale ou inférieur à celle-ci et une qualité normale

Maïs fourrager

• Semis débutés plus rapidement que la normale dans certaines régions et terminés pour l’ensemble des régions au 9 juin
• Ensilage débuté en septembre dans la période habituelle ou en avance dans les régions les plus chaudes et terminé dans toutes les régions au plus tard au début de novembre. Rendement variable, mais près de la normale. Qualité dans la normale

Canola

• Semis débutés au 15 mai dans les régions de Chaudière-Appalaches – Secteur de Lévis, de la Capitale-Nationale, de la Montérégie – Secteur de Saint-Hyacinthe, mais débutés à la fin mai dans les autres régions
• Semis terminés au 23 juin dans toutes les régions
• Récolte débutée à la mi-septembre pour l’Abitibi-Témiscamingue, le Bas-Saint-Laurent, la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches – Secteur de Lévis, et terminée pour toutes les régions à la mi-novembre avec un rendement observé dans la normale ou inférieur. Qualité dans la normale

Pommes de terre

• Plantations débutées en mai avec quelques jours d’avance par rapport à la normale en Montérégie, mais en retard dans les régions de Lanaudière et de la Capitale-Nationale. Terminées au 23 juin pour l’ensemble des régions
• Croissance lente et inégale des plantules en raison d’un manque d’eau suivie d’une croissance végétative lente pour les champs sans irrigation
• Récolte des pommes de terre débutée à la fin août pour les régions du Centre-du-Québec, de Lanaudière, de la Mauricie et de la Montérégie. Calibre de la pomme de terre plus petit que la normale en raison du manque d’eau
• Récolte terminée pour l’ensemble de la province à la mi-novembre. Rendement dans la normale ou inférieur à celle-ci et qualité dans la normale

Cultures maraîchères

• Semis ou plantations débutés dans la normale ou avec quelques jours d’avance dans les régions de Lanaudière et de la Montérégie. Débutés avec du retard dans les régions de Laval et des Laurentides. Semis se poursuivant jusqu’en juillet pour l’ensemble des régions
• Germination problématique pour certains légumes comme la carotte à cause du manque d’humidité du sol. Resemis ayant été nécessaires, mais certains n’ont pas survécu
• Vents forts de juin ayant causé des dommages, notamment aux plantules d’oignons et de carottes, dans certains champs de la Montérégie – Secteur de Châteauguay
• Légumes sans irrigation souffrant du manque d’eau durant le temps sec de juin et de juillet
• Récolte de certaines cultures, comme le maïs sucré, débutant comme à l’habitude en juillet
  Récolte s’achevant au début novembre dans la région de la Montérégie – Secteur de Saint-Hyacinthe, alors qu’elle était terminée dans les autres régions
• Rendement et qualité variables selon la culture et la région

Légumes de transformation

• Semis débutés dans la normale ou avec quelques jours d’avance
• Récolte du pois terminée en avance en août dans toutes les régions avec un rendement variable ou inférieur à la normale et une qualité dans la normale
• Récolte du haricot débutée à la mi-août et terminée à la fin septembre avec un rendement dans la normale ou inférieur à celle-ci. Qualité dans la normale
• Récolte du maïs sucré débutée à la mi-août et terminée à la fin octobre avec un rendement dans la normale ou inférieur. Qualité dans la normale

Pommes

• Bonne survie hivernale des pommiers et bon développement dans la deuxième moitié de mai
• Gelées nocturnes du début de la saison n’ayant pas causé de dommages aux bourgeons floraux
• Courte floraison des pommiers en raison de la chaleur et des forts vents. Brûlure bactérienne constatée notamment en Montérégie
• Déficit hydrique causant une chute des pommes plus importante que la normale
• Récolte débutée à la fin août dans les Laurentides–Laval et la Montérégie - Secteurs de Saint-Jean-sur-Richelieu et de Châteauguay et terminée dans toutes les régions en septembre avec un rendement et une qualité généralement dans la normale

Petits fruits

• Faible mortalité hivernale des arbustes
• Bon développement des fraisiers dans la deuxième moitié de mai
• Gelées tardives ayant affecté des bleuetières en floraison en juin au Saguenay–Lac-Saint-Jean
  Calibre des petits fruits plus petit que la normale dans certaines régions
• Récolte des fraises hâtives débutée le 9 juin dans les normales ou avec quelques jours d’avance en Montérégie et au cours du mois de juin pour les autres régions
• Récolte des framboises dans la période normale de juillet à octobre
• Récolte des fraises à jours neutres prenant la place des fraises en rangs nattés à la mi-juillet
• Récolte des bleuets débutée dans la période habituelle au Saguenay–Lac-Saint-Jean, sur la Côte-Nord et dans la Capitale-Nationale. Terminée à la fin du mois de septembre avec un rendement dans la normale
• Récolte des fraises à jours neutres terminée en octobre avec un rendement dans la normale ou inférieur
• Récolte de la canneberge effectuée de septembre à novembre avec un rendement variable selon la région et une qualité dans la normale ou supérieure à celle-ci.

Apiculture

• Faible mortalité des abeilles dans la plupart des régions, sauf dans les régions de la Capitale-Nationale, de Chaudière-Appalaches et de la Montérégie – Secteur de Châteauguay où elle était plus importante
• Température fraîche du début de la saison ayant retardé l’apparition des fleurs à la fin de mai et la sortie des abeilles pour la première miellée
• Diminution de l’activité des abeilles en raison des fortes chaleurs de juin retardant la première extraction. Rendement variable et bonne qualité pour la première miellée
• Seconde miellée débutée à la suite du retour des conditions favorables pour l’activité des abeilles. Rendement sous la normale et de bonne qualité

Foin et pâturages

• Mortalité hivernale localisée surtout dans certaines luzernières
• Croissance variable des fourrages et des pâturages en début de saison
• Première fauche amorcée dès le début juin dans la normale ou avec un peu de retard dans certaines régions
• Rendement variable et en dessous des normales à la première fauche et qualité normale. Indice d’assèchement élevé ayant permis de bonnes conditions pour effectuer les travaux
• Repousse difficile en raison du manque d’eau et présence de ravageurs dans certaines prairies observée en juillet et août
• Deuxième fauche débutée de juillet à août selon les régions. Rendement majoritairement en dessous de la normale
• Troisième fauche débutée à la fin du mois d’août pour plusieurs régions. Terminée dans toutes les régions en octobre avec un rendement dans la normale ou inférieur

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Avis important

L'état des cultures au Québec est publié toutes les deux semaines, de mai à novembre. Le bilan de l’année est publié généralement à la fin de l’hiver. Son contenu relate les faits climatiques portés à notre attention et les impacts qui en découlent. Il ne doit en aucun cas être interprété comme une analyse ou une position finale de La Financière agricole.