Une conjoncture économique agricole empreinte
de la hausse des taux d’intérêtDécembre 2024
À la suite de la forte relance postpandémique de l’économie, l’activité économique, mesurée par le produit intérieur brut (PIB), a connu un essoufflement de sa croissance, et ce, à travers le monde. Ce ralentissement de la croissance s’est accentué en 2023 sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt afin de combattre l’inflation. L’année 2024 s’inscrit dans un prolongement des tendances entamées en 2023 en ce qui a trait au ralentissement de la croissance économique et de l’inflation. Au Québec et au Canada, les réductions cumulatives des taux d’intérêt au second semestre de 2024 devraient favoriser une reprise plus vigoureuse de la croissance du PIB dès 2025 tandis que leur principal partenaire commercial, les États-Unis, a déjà renoué avec une reprise soutenue de l’accroissement de son PIB.
L’ensemble des économies avancées devrait reprendre aussi un rythme de croissance plus élevé du PIB en 2025 à la suite du ralentissement de 2023 et 2024. Si la situation s’avère plutôt stable sur le plan de la vigueur de l’activité économique dans l’ensemble des économies émergentes et en développement, le rythme de croissance du PIB de la Chine devrait diminuer substantiellement en 2025.
Les résultats économiques de l’ensemble du secteur agricole québécois ne sont pas épargnés dans cette conjoncture macroéconomique défavorable caractérisée par le ralentissement de la croissance du PIB en raison notamment de la hausse prononcée des taux d’intérêt pour combattre l’inflation. La morosité de la croissance des revenus affecte tout de même l’économie agricole, mais dans une mesure moindre puisque l’alimentation constitue un besoin essentiel.
Pays/Régions du monde | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 (prévision) | 2025 (prévision) |
---|---|---|---|---|---|
Québec | 5,6 | 2,6 | 0,2 | 1,4 | 1,8 |
Canada | 4,5 | 3,4 | 1,2 | 1,1 | 2,2 |
États-Unis | 5,9 | 1,9 | 2,9 | 2,7 | 2,3 |
Ensemble des économies avancées* | 5,2 | 2,6 | 1,7 | 1,6 | 1,9 |
Chine | 8,1 | 3,0 | 5,2 | 4,8 | 4,5 |
Ensemble des économies émergentes et en développement** | 7,0 | 3,8 | 4,0 | 4,0 | 4,1 |
Monde | 6,3 | 3,3 | 3,1 | 3,1 | 3,3 |
L’Agro-indicateur est un modèle économétrique qui permet d’estimer les revenus, les dépenses et le revenu agricole net de l’année en cours à partir de variables représentatives de l’économie agricole du Québec. Les recettes monétaires agricoles ainsi que les prix des produits agricoles et des intrants constituent les principales données utilisées. La définition du revenu agricole net considéré pour l’Agro-indicateur correspond aux recettes monétaires agricoles totales provenant des produits agricoles et des paiements directs aux producteurs desquelles les dépenses d’exploitation et les frais d’amortissement sont soustraits.
La conjoncture économique agricole a connu des changements brusques au cours des récentes années. Sur le plan des prix et des recettes monétaires agricoles, la forte croissance entamée en 2021 s’est essoufflée en 2023 pour finalement laisser place à une légère contraction cette année. Les recettes monétaires agricoles (RMA) québécoises totales ont connu une diminution de 3,0 % au cours des deux premiers trimestres de 2024 en comparaison avec la même période l’an dernier. Quant à l’indice des prix des produits agricoles, celui-ci a enregistré une diminution de 1,3 % au cours de la période comparable.
Selon l’Agro-indicateur, les RMA devraient se situer aux alentours de 12,81 milliards de dollars en 2024 et ainsi, enregistrer une diminution de l’ordre de 1,8 %. Cette diminution aura une incidence sur la profitabilité dans un contexte caractérisé par une progression au chapitre des dépenses en raison notamment de la hausse des frais d’intérêt. La prévision des dépenses totales atteint 12,65 milliards de dollars, soit 1,5 % de plus que l’an dernier. N’eût été la hausse des coûts d’emprunts à la suite des hausses du taux directeur de la Banque du Canada (BC), la situation aurait été différente puisque plusieurs dépenses liées aux intrants en agriculture devraient légèrement diminuer. Ainsi, le revenu agricole net en 2024 pourrait se situer aux alentours de 165 millions de dollars, ce qui correspondrait à une diminution de l’ordre de 420 millions de dollars par rapport à l’an passé ou 72 %. Si ces prévisions globales s’avèrent surprenantes au regard des résultats économiques des récentes années, elles indiquent également un redressement prononcé à venir de la situation, dans une perspective de tendance à la baisse des taux d’intérêt et de renouement avec une hausse des revenus.
Recettes monétaires agricoles totales, dépenses et revenu agricole net* de 2010 à 2024
Sources : Statistique Canada, compilations et prévisions de La Financière Agricole du Québec (Agro-indicateur 2024).
* Sans tenir compte de la valeur de la variation des stocks.
De 2010 à 2023, les recettes monétaires agricoles québécoises ont progressé de 7 209 à 13 043 millions de dollars. Au cours de la même période, les dépenses sont passées de 6 283 à 12 458 millions de dollars ce qui a permis de dégager un revenu net de respectivement 927 et 585 millions de dollars en 2010 et 2023. Pour 2024, l’Agro-indicateur prévoit des recettes monétaires agricoles, des dépenses et un revenu agricole net de respectivement 12 810, 12 646 et 165 millions de dollars.
Catégories de revenus | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | Moyenne 2016-2023 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Recettes monétaires – Cultures | 3 215 | 3 117 | 3 181 | 3 486 | 3 778 | 4 027 | 5 036 | 4 802 | 3 830 |
Recettes monétaires – Bétail | 5 149 | 5 351 | 5 236 | 5 564 | 5 663 | 6 479 | 6 960 | 7 018 | 5 928 |
Recettes monétaires du marché | 8 364 | 8 468 | 8 416 | 9 050 | 9 442 | 10 506 | 11 996 | 11 820 | 9 758 |
Paiements de programmes | 393 | 314 | 462 | 535 | 644 | 574 | 688 | 1 222 | 604 |
Recettes monétaires agricoles totales | 8 757 | 8 782 | 8 878 | 9 584 | 10 086 | 11 079 | 12 683 | 13 043 | 10 362 |
Dépenses d'exploitation nettes et d'amortissement | 7 717 | 7 876 | 8 488 | 9 018 | 9 398 | 10 007 | 11 854 | 12 458 | 9 602 |
Revenu net* | 1 040 | 906 | 390 | 566 | 688 | 1 072 | 829 | 585 | 760 |
Les recettes monétaires des productions végétales ont connu une faible croissance de 0,9 % ou 20,3 millions de dollars au cours des deux premiers trimestres de 2024 en comparaison avec la même période l’an passé. Heureusement, la récolte record de sirop d’érable de 239 millions de livres a généré 369,6 millions de dollars de plus que l’an dernier. Ceci a permis de contrebalancer la forte diminution des revenus provenant des autres productions végétales, soit principalement le maïs-grain et le soya avec des diminutions de respectivement 261,3 et 40,5 millions de dollars en raison notamment d’une diminution des prix.
En 2022-2023, l’offre relativement limitée de grains exacerbée par le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine a limité la capacité d’approvisionner les marchés et engendré une hausse brutale du prix des grains. Depuis 2023-2024, la flambée des prix des céréales et des oléagineux s’est résorbée. Pour 2024-2025, les prévisions du ministère américain de l’Agriculture (USDA) sont à l’effet de ratios stocks-utilisations qui devraient généralement poursuivre les hausses entamées en 2023-2024 et ainsi maintenir une pression à la baisse sur les prix.
Ratio du stock de clôture sur la consommation totale de maïs et de soya
Source : Département de l'Agriculture des États-Unis
Entre 2019-2020 et 2023-2024, les ratios du stock de clôture divisé par la consommation totale ont connu une diminution en ce qui concerne le maïs, et ce, tant du côté des États-Unis qu'au niveau mondial. Au cours de la même période, ce ratio a également connu une diminution pour le soya aux États-Unis tandis qu’il a augmenté au niveau mondial. La prévision de 2024-2025 est à l'effet d'une augmentation de ces ratios.
En ce qui a trait aux recettes monétaires des productions animales, elles ont connu une augmentation de 124 millions de dollars au cours des deux premiers trimestres de 2024 en comparaison avec la période correspondante de 2023, ce qui représente une croissance de 3,6 %. Les productions bovines et porcines ont enregistré des hausses substantielles de leurs revenus, soit de respectivement 13,1 % et 6,6 % tandis que la croissance fut anémique pour les productions assujetties à la gestion de l’offre (lait, volaille et œufs), plus précisément 0,7 %. Si la stabilité des prix caractérise le secteur laitier en 2024, la situation s’avère fort différente pour les secteurs bovin et porcin. La progression du prix du porc entre le premier semestre de 2023 et celui de 2024 constitue le facteur explicatif de l’augmentation des recettes monétaires entre ces deux périodes. Depuis 2021, le secteur bovin a connu une croissance soutenue sur le plan des prix générant ainsi des hausses de revenus pour cette production qui a connu une période prolongée de prix moins élevés.
À la suite d’une amélioration des prix en ce qui a trait notamment au secteur porcin dans un contexte de restructuration de l’ensemble de la filière et de diminution sur le plan de la production, les paiements directs aux producteurs ont connu une diminution importante. Ceci explique principalement le recul de 3,0 % des RMA québécoises totales au cours des deux premiers trimestres de 2024 en comparaison avec la même période l’an dernier.
Indice de prix de certains produits agricoles (IPPA), au Québec, 2013 à 2024
L'Indice des prix des produits agricoles (IPPA) mesure la variation des prix que reçoivent les agriculteurs pour les produits agricoles qu'ils produisent et qu'ils vendent. La période pendant laquelle l'IPPA équivaut à 100 est l'année 2007. L'indice compare, en pourcentage, les prix agricoles courants aux prix pendant l'année de référence 2007 égale à 100. L'Indice de prix (IP) du lait est relativement stable en comparaison à ceux des autres produits agricoles. Au cours de la période de janvier 2013 à juin 2021, il a oscillé entre 96 et 116. De juin 2021 jusqu’à 2023, il a connu une tendance à la hausse puis s’est stabilisé aux alentours de 130 en 2024. L'IP du porc est celui qui a connu le plus de variations. Il est passé de 128 à un maximum de 217 entre janvier 2013 et juillet 2014 pour redescendre à 100 vers la fin de 2016. Par la suite, il a fortement oscillé entre 100 et un maximum de 222 qui a été atteint en juin 2021. De juin 2021 à juin 2024, il a varié entre 140 et 217. L'IP de la production bovine est passé de 117 à 211 entre janvier 2013 et juin 2015 pour redescendre à 125 vers la fin de 2020. Par la suite, il a connu une tendance à la hausse pour atteindre 246 en juin 2024. L'IP des grains est passé de 166 à 111 entre janvier 2013 et janvier 2014. Par la suite, il a suivi une tendance à la hausse jusqu’en juin 2022 puis une tendance à la baisse de juin 2022 à juin 2024. L'IP des oléagineux est passé de 163 à 180 entre janvier 2013 et mai 2014 pour diminuer à 129 en novembre 2015. Par la suite, il a suivi une tendance à la hausse jusqu’en février 2023 pour atteindre 236 suivi d'une tendance à la baisse jusqu'en juin 2024.
Afin de juguler les fortes pressions inflationnistes reliées aux difficultés d’arrimer l’offre à la demande à la suite de la pandémie, la BC a dû, en moins d’un an et demi, faire passer son taux directeur de 0,25 % à 5,00 %. Les taux moyens d’inflation ont atteint 6,8 % en 2022 et 3,9 % en 2023, étant largement supérieurs à la fourchette cible de 1 % à 3 %. En 2024, la persistance de l’inflation a enfin laissé place à une tendance à la baisse sans soubresaut alarmant. Ainsi, la BC a entamé des diminutions successives du taux directeur au mois de juin de sorte qu’il se situe à 3,75 % au mois d’octobre. Malgré ces diminutions en 2024, le contexte économique demeure empreint d’un taux directeur élevé et de coûts d’emprunts largement supérieurs à ceux de la décennie précédente à la crise inflationniste postpandémique.
En 2022 et 2023, le secteur agricole du Québec a dû faire face à des augmentations successives au chapitre des frais d’intérêt qui ont alors atteint respectivement 1 029 et 1 552 millions de dollars. Ceci représente des hausses en pourcentages de 33 % et 51 %, alors que les diminutions enregistrées en 2020 et 2021 à la suite des baisses de taux d’intérêt se situaient à respectivement 3,6 % et 4,4 %. En 2024, cette tendance prononcée de la hausse des frais d’intérêt devrait s’essouffler, mais il demeure néanmoins que la nouvelle tendance à la baisse des coûts d’emprunts se matérialisera dans les résultats économiques de l’an prochain. Par conséquent, il faut s’attendre à ce que l’année 2024 soit aussi marquée par une hausse des frais d’intérêt.
Taux d'intérêt administrés des banques à charte, 2010 à 2024
De 2010 à 2017, le taux directeur et les taux d'intérêt ont connu une certaine stabilité marquée de quelques variations, dont une légère baisse de 2015 à 2016. À la moitié de l'année 2017, les taux ont amorcé une hausse suivie d'une stagnation en 2019. Avec le début de la pandémie au mois de mars 2020, les taux ont chuté et ont atteint généralement les mêmes niveaux qu'en 2016. Depuis le mois de mars 2022, le taux directeur et les taux d'intérêt ont connu une hausse prononcée et s'avèrent élevés. Une diminution a été entamée au mois de juillet 2024.
La forte reprise postpandémique de l’activité économique conjuguée à des difficultés à ajuster la production de pétrole à la demande a mené à une forte hausse du prix de l’or noir en 2022. En 2023, le prix du pétrole est revenu à un niveau plus près de la moyenne des récentes années et a contribué à limiter la croissance du coût des intrants pour l’économie générale et celle du secteur agricole et agroalimentaire. Pour 2024, le prix moyen du baril de pétrole West Texas Intermediate (WTI) devrait se situer à un niveau comparable à celui de l’an passé, soit environ 1 % moins élevé. Aux États-Unis et à l’échelle mondiale, l’offre de pétrole devrait s’avérer largement suffisante par rapport à la demande en raison notamment de l’économie chinoise qui tourne au ralenti. L’escalade récente dans le conflit au Moyen-Orient augmente l’incertitude quant au niveau de prix de l’or noir pour la fin de 2024.
En 2024, la diminution de la valeur de la devise canadienne entamée en 2022 se poursuit pour une troisième année consécutive. La valeur de la devise canadienne varie selon l’offre et la demande sur le marché des changes et a généralement tendance à suivre le prix des matières premières, dont celui du pétrole, ainsi que la vigueur de l’économie et l’écart entre le taux d’intérêt du Canada et celui des États-Unis. L’incertitude économique à l’échelle mondiale en raison de tensions géopolitiques telles que l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 favorise la valeur de la devise américaine puisque le dollar américain est généralement considéré comme une valeur refuge. La valeur du huard devrait s’établir à 0,73 $ US pour l’année 2024 en comparaison avec 0,74 $ US en 2023 et 0,77 $ US en 2022.
Ceci constitue un facteur particulièrement favorable notamment pour les productions dont les prix de référence sont fixés en dollars américains. De plus, une devise canadienne dépréciée favorise la compétitivité des produits agricoles et agroalimentaires québécois et canadiens sur les marchés internationaux et locaux. En contrepartie, la dépréciation de la valeur de la devise canadienne a pour effet d’augmenter les prix des achats d’intrants et d’équipements agricoles importés. La parité entre les deux devises lors des années 2011 et 2012 permettait, par exemple, d’acheter de la machinerie agricole en dollars américains sans être pénalisé par le taux de change. En contrepartie, la conversion des prix de référence américains en dollars canadiens demeurait neutre sur le plan des revenus des producteurs agricoles canadiens et québécois.
Taux de change et prix du pétrole, 2007 à 2024
Le taux de change et le prix du pétrole ont connu une tendance à la hausse de 2007 jusqu’à la première moitié de 2008 pour chuter brusquement de la deuxième moitié de 2008 jusqu’au début de l’année 2009. Par la suite, la reprise de leur croissance fut aussi annulée par une chute importante amorcée au second semestre de 2014 et qui s'est terminée au début de l'année 2016. De 2016 à 2018, la légère tendance à la hausse fut caractérisée par de nombreuses oscillations tant pour le prix du pétrole que le taux de change. En 2019, les valeurs de ces deux variables économiques ont légèrement diminué et connu de moins fortes oscillations. Avec le début de la pandémie au mois de mars 2020, le prix du pétrole a chuté pour rebondir, puis suivre une tendance à la hausse jusqu'en juin 2022 puis à la baisse jusqu'en juin 2023 suivi d’une période relativement stable en 2024. Quant au taux de change, il a chuté avec le début de la pandémie au mois de mars 2020 pour suivre une tendance à la hausse jusqu’au premier semestre 2021 suivi d’une tendance à la baisse.
L’inflation qui s’est emballée en 2022 et 2023 s’est enfin estompée en 2024, mais cette conjoncture défavorable aura une incidence en matière de profitabilité pour l’économie agricole québécoise. Au chapitre des revenus, les recettes monétaires agricoles (RMA) totales devraient diminuer en raison de la morosité de l’indice total des prix des produits agricoles. De plus, les paiements directs aux producteurs devraient se situer plus près de la moyenne des récentes années après l’année exceptionnelle de 2023 caractérisée par des coûts de production élevés relativement aux prix en ce qui concerne les productions animales.
L’intervention de La Financière agricole du Québec (FADQ) à l’aide de programmes d’assurance et de protection du revenu a pour effet d’atténuer les cycles défavorables et de favoriser la pérennité des entreprises afin qu’elles soient plus aptes financièrement à évoluer au cours des prochains cycles. L’intervention financière record de plus de 1 milliard de dollars en 2023 s’inscrit dans un cycle où un appui financier ayant un effet à la fois immédiat pour soutenir les liquidités et différé afin de faire face aux obligations financières à venir s’avère manifeste. Cet appui financier record et inhabituel de 2023 nécessite d’interpréter le résultat de la prévision du revenu agricole net de 2024 avec prudence. La conjoncture de prix et de coûts des intrants pour les productions animales dont le soutien prend essentiellement la forme d’appui financier s’est améliorée, engendrant ainsi un retour à la normale du niveau des paiements directs et un effet à la baisse sur les RMA totales. De plus, en ce qui a trait aux productions dont le soutien prend principalement la forme d’ajustement des prix en fonction des coûts de production, celles-ci devraient connaître une croissance plus faible de leur revenu.
Cette diminution anticipée des RMA totales en 2024 coïncide avec la conséquence négative du remède contre l’inflation, soit la hausse prononcée des frais d’intérêt. Dans ce contexte particulier, le revenu agricole net devrait s’avérer plus faible en 2024 avant de reprendre un sentier plus près de la moyenne historique à la suite d’une diminution substantielle des frais d’intérêt et une reprise d’une tendance à la hausse des RMA totales à l’instar de la période de 2016 à 2023. Les programmes d’assurance et de protection du revenu et de financement offerts par la FADQ soutiennent, en tout temps, les entreprises agricoles qui sont aux prises avec des enjeux résultant de l’évolution de leur environnement d’affaires. Des mesures d’aides supplémentaires ont, par ailleurs, été déployées au moyen du Programme Investissement Croissance Durable et du Programme de protection contre la hausse des taux d’intérêt pour appuyer les entreprises touchées par le contexte inflationniste. Différentes mesures d’aides sont également disponibles en fonction des situations, comme la mesure d’aide complémentaire pour certaines productions horticoles affectées lors de la saison de culture 2023 et Agri-relance qui cible les coûts exceptionnels que doivent assumer les producteurs suite à une catastrophe. De plus, les programmes d’assurances et de protection du revenu procèdent à plusieurs avances de paiements en cours d’année pour aider aux liquidités des entreprises. En plus du soutien de La FADQ, plusieurs éléments déjà existants permettent d’entrevoir un avenir favorable, dont la diminution des taux d’intérêt et des coûts de plusieurs intrants en agriculture ainsi que la récolte record en acériculture qui ressort, dès cette année, comme étant un résultat particulièrement positif.